Experts en : Environnement et développement durable
CASTONGUAY-RUFINO, Paloma
Doctorante, Auxiliaire d'enseignement (étudiant/e)
- Architecture
- Projet d'architecture
- Design architectural
- Patrimoine bâti
- Conservation des bâtiments
- Développement urbain et immobilier
- Environnement et développement durable
Titre : Patrimoine industriel en reconversion : quand le projet architectural redéfinit les vestiges industriels dans les grandes villes canadiennes
Résumé : Les régions métropolitaines du Canada sont confrontées au phénomène des vestiges post-industriels, caractérisés par leur obsolescence. Témoins matériels de rapports complexes entre nature et culture, de l’extraction des ressources et de modifications profondes à la vie des populations urbaines, ces vestiges révèlent une diversité de situations patrimoniales au pays, ainsi que des degrés variables d’inclusion dans les politiques publiques et les récits des communautés locales d’un océan à l’autre. En d'autres termes, les vestiges de la culture industrielle sont captifs d’une zone grise au Canada. Et pourtant, les projets de reconversion de ces vestiges font l’objet de pratiques architecturales au Canada, et ce type de projets se multiplie dans les grandes villes du pays. Comment le projet architectural dans un contexte de patrimoine industriel permet-il d’enrichir, voire de transformer, la connaissance des lieux faisant l’objet de transformations ?
Les contextes européens montrent qu’à la suite des débats historiques et théoriques sur les définitions du patrimoine industriel, l’heure est à un intérêt grandissant pour la transformation de ces vestiges. Certains vestiges font même l'objet de projets expérimentaux de reconversion qui, en raison des stratégies innovantes qu’ils mobilisent, deviennent de véritables activateurs économiques, touristiques et culturels. Mon projet de doctorat explore la complexité des opérations de reconversion du patrimoine industriel dans le contexte des pratiques architecturales contemporaines au Canada, à l’intersection d’une interrogation historique, politique, culturelle et disciplinaire.
Bien que les vestiges du patrimoine industriel soient considérés par certains experts comme une matière première des mutations urbaines et que la contribution de la reconversion de ce patrimoine à la réponse aux enjeux actuels soit reconnue, les apports des processus de projet d’architecture dans ces démarches de mise en valeur sont encore peu définis. L’hypothèse centrale de cette recherche est que les processus de projet de reconversion contribuent à la connaissance des vestiges industriels canadiens, comme autant de strates architecturales ayant le potentiel de rendre intelligibles les dimensions matérielles et immatérielles de ces vestiges.
Les objectifs principaux sont les suivants : 1) comprendre les valeurs de contemporanéité du patrimoine industriel; 2) définir une typologie de projets en fonction de leur reconversion; et 3) construire un cadre théorique comparatif de critères de reconnaissance des valeurs du patrimoine industriel et d’indicateurs des qualités du projet architectural de reconversion.
COSSU, Mauro
Doctorant, Auxiliaire d'enseignement (étudiant/e)
- Urbanisation et aménagement dans les pays en développement
- Environnement et développement durable
- Vulnérabilité urbaine
- Approche systémique
- Éthique en aménagement
- Amérique latine
- Europe
Projet de recherche doctoral
« L'art et la culture locales comme infrastructure territoriale : Le cas du Festival do Boi-Bumbá dans le contexte fragile de Parintins au Brésil. » (titre provisoire)
Parintins est internationalement reconnue pour le Bumba Meu Boi, un festival folklorique majeur, deuxième en importance au Brésil seulement après le Carnaval de Rio de Janeiro. Située au cœur de l’Amazonie, cette ville reculée n’est accessible que par bateau ou par avion, ce qui présente des obstacles en apparence insurmontables pour accueillir un événement annuel d’une telle envergure. La distance, la dépendance au transport fluvial et le manque chronique d’infrastructures exacerbent les défis logistiques pendant le festival et entravent le développement local tout au long de l’année. De plus, sa localisation le long du fleuve Amazone expose la ville à des risques climatiques tels que de fortes pluies, des inondations et de l’érosion fluviale, accentuant ainsi les besoins d’adaptation infrastructurelle.
En réponse à ces défis complexes, la communauté de Parintins a stratégiquement valorisé ses riches traditions folkloriques et son patrimoine culturel. Des investissements substantiels ont été dirigés vers le développement des infrastructures nécessaires au festival et l’adaptation de la ville pour accueillir l’afflux de dizaines de milliers de visiteurs pendant une période très courte. En combinant tradition et innovation, le festival contribue à l’économie locale et offre des moyens de subsistance à des milliers de résidents de la région. Plus important encore, il incarne une idée puissante autour de laquelle les habitants réfléchissent à leurs traditions tout en construisant une vision partagée de leur avenir.
Cette étude examine le rôle pivot de la culture en tant que catalyseur de développement dans un contexte dépourvu d’infrastructures physiques essentielles. Les résultats soulignent comment les initiatives culturelles et la préservation des traditions locales peuvent efficacement atténuer les défis et renforcer les capacités dans les territoires et les communautés défavorisés. Ces enseignements remettent également en question les perceptions traditionnelles de la résilience climatique et de la vulnérabilité, mettant en évidence le potentiel transformateur de l’art et de la culture dans la promotion d’une « antifragilité territoriale ».
COVATTA, Alice
Chercheuse, Professeure adjointe
HANDABAKA AMES, Yolene
Doctorante
- Patrimoine bâti
- Conservation des bâtiments
- Architecture
- Projet d'architecture
- Environnement et développement durable
Titre de la recherche: Analyse comparative d’édifices publics à valeur patrimoniale en danger de démolition à travers le filtre de la valeur sociale en tant que paramètre des Objectifs de Développement Durable des Nations Unies
Résumé: A l'heure où le développement durable est au cœur de tous les échanges mondiaux, la contribution du patrimoine culturel à la durabilité est reconnue par les Nations Unies comme un facilitateur du développement local de communautés durables. Dans ce contexte, la démolition de bâtiments ayant une valeur patrimoniale pour faire place à des projets de grande hauteur est un phénomène complexe et contradictoire qui se trouve au carrefour des décideurs et des citoyens.
D’une part, l'industrie de la construction est responsable d'importants dommages environnementaux causés par des émissions directes et indirectes liées à l'énergie. Au Canada, le secteur de la construction est considéré comme la troisième source d'émissions de gaz à effet de serre. De plus, la crise actuelle du logement, les intérêts financiers des promoteurs, la valeur des terrains et le manque d'espace dans les villes se traduisent par une pression croissante en faveur de la démolition, au mépris de la conservation du patrimoine et des Objectifs de développement durable des Nations unies. D’autre part, les citoyens expriment de plus en plus leur mécontentement face à la démolition de bâtiments publics ayant une valeur patrimoniale, et s'y opposent. La raison en est la valeur sociale attribuée aux bâtiments publics, qui va au-delà des valeurs historiques ou architecturales qui peuvent déjà faire partie de l'intérêt patrimonial du bâtiment. Cette situation est l’objet d'articles de journaux, de reportages et même d'une législation visant à protéger le patrimoine bâti.
Au carrefour de ces deux acteurs, les décideurs et les citoyens, se trouve une forme bâtie qui, dans la perspective du développement durable et des Objectifs de développement durable des Nations Unies, pourrait faire l'objet d'une réutilisation adaptative durable en tant que mesure d'atténuation de la crise climatique. Bien que les questions de la reconnaissance du patrimoine, de la démolition dans le contexte du développement durable et de la réutilisation adaptative durable aient fait l'objet de diverses études indépendantes, cette recherche contribuera à la compréhension d'un phénomène beaucoup plus complexe résultant de l'intersection de ces questions actuelles et pertinentes. Ainsi, les objectifs de cette recherche doctorale sont les suivants :
1) Produire de nouvelles connaissances à travers un atlas complet sur le phénomène d'appropriation du patrimoine dans le contexte du danger de démolition des bâtiments publics au Canada. 2) Contribuer à la compréhension de la valeur sociale du patrimoine bâti à travers le développement d'un modèle théorique approprié soutenu par des indicateurs de la valeur sociale d'un bâtiment patrimonial en tant que paramètre des Objectifs de développement durable des Nations Unies.
Les résultats de cette recherche fourniront des outils de mesure des indicateurs de la valeur sociale des bâtiments publics potentiellement institués en tant que témoignages patrimoniaux, qui pourront être utilisés dans la pratique professionnelle.
HASAN, Lisa
Doctorante
HERAZO, Benjamin
Conseiller à la recherche
LINKON, Shantanu Biswas
Doctorant, Auxiliaire de recherche (étudiant), Auxiliaire d'enseignement (étudiant/e)
- Architecture publique
- Espaces publics
- Aspects sociologiques
- Changements climatiques
- Bangladesh
- Canada
- Environnement et développement durable
- Reconstruction à la suite de catastrophes naturelles
- Logement social
- Vulnérabilité urbaine
Réévaluer la valeur sociale de l'architecture dans le domaine public par l'inclusion et la justice spatiale
Pour la plupart des historiens des villes, jusqu'aux théories de la "cité-jardin" (1898), les modèles conventionnels ont été principalement axés sur l'équilibre entre l'embellissement et la fonctionnalité dans les zones urbaines. Les villes ont été pensées comme de grandes machines dans lequel chaque espace public était un rouage. Au milieu du 20e siècle, l’accent mis sur l'efficacité des transports à fait perdre aux espaces publics leur qualité et identité, comme leurs anciennes fonctions de lieux symboliques et relationnels. Depuis la dernière partie du 20th siècle, l'attention s'est portée sur la durabilité environnementale, ce qui a donné lieu à diverses innovations et paradoxes technologiques. L’architecture est devenue plus écologique, mais les professionnels ont surtout considéré les espaces publics comme des parties disjointes en ignorant la justice spatiale. En conséquence, les communautés les ont soit transformées, soit rejetées. Depuis l'introduction des Objectifs de développement durable des Nations Unies en 2015, la plupart des acteurs se concentrent sur la durabilité environnementale et économique au détriment de la durabilité sociale. Le principal système de valeurs en architecture reste orienté vers l'embellissement et les représentations formelles qui échappent encore aux notions d’équité et d'expérience vécue. Ces résistances compromettent la valeur sociale de l'architecture tout en freinant la durabilité globale. Alors que la valeur environnementale est généralement mesurée en carbone incorporé et opérationnel ou avec l'ajout de la biodiversité, il existe des méthodes telles que l'analyse coût-bénéfice et le calcul du prix actuel des bénéfices escomptés pour la valeur économique. Mais il n'existe toujours pas de mesures appropriées de la valeur sociale. Actuellement, les points de vue sur la valeur sociale divergent entre les trois grands pôles suivants : i) l'approche quantitative des professionnels ; ii) l'approche éthique des universitaires; iii) l'approche juridique des gouvernements. Dans toutes ces tensions, le point de vue des personnes, où l'accent est mis sur l'expérience et la participation, est mis à l'écart. Dans toutes ces tensions, la participation des gens ordinaires, qui ont le plus besoin de valeur sociale, est laissée à l'écart. En outre, certains paramètres des autorités et des universitaires ne tiennent pas compte des inégalités sociales, raciales et économiques dans l'environnement bâti. Donc, une définition et approche pour capturer la valeur sociale centrée sur l'inclusion et l'équité est nécessaire. Tant que cette valeur d’usage et symbolique pas exprimée dans un format utilisable par les décideurs et la commande publique, elle reste ignorée, laissant la valeur économique et environnementale comme seule monnaie dominante des transactions de l'environnement bâti.
En se concentrant sur ces zônes grises épistémologiques et ces préoccupations, la principale question de recherche pour cette thèse de doctorat devient : « Comment la notion de 'valeur sociale' peut-elle être redéfinie et appliquée correctement dans la transformation architecturale du domaine public vers plus d'inclusivité, de justice spatiale ? » . Les objectifs de recherche sont de trois ordres:
- Examiner l'évolution de la valeur sociale dans la conception et les systèmes de valeurs architecturaux.
- Analyser et comparer des édifices publics dans divers contextes urbains du Canada et du Bangladesh, pour les paramètres de conception, à partir d'une approche d'inclusion et de justice spatiale.
- Développer un « indice de valeur sociale » pour l'architecture inclusive sur la base des résultats.
Pour identifier les paramètres analytiques de la valeur sociale, des entretiens avec des personnes clés et une analyse comparative de configurations spatiales seront entrepris. Un protocole théorique propice à l'évaluation post-occupation sera utilisé par l'ajout des narrations ; des entretiens semi-structurés et des discussions de groupe ciblées ; et des photovoix en combinaison avec des techniques d'observation de l'environnement bâti, afin de recueillir des récits d'expériences vécues par le utilisateurs. Pour l'évaluation post-occupation, cette thèse s'éloignera de l'approche actuelle axée sur la performance et la normalisation des objectifs (Li et al., 2018) en misant sur une approche centrée sur l'expérience individuelle. Cette thèse contribuera à l'avancement de la définition et de la mesure de la valeur sociale en architecture.
OZDOGAN, Fatma
Doctorante
- Reconstruction à la suite de catastrophes naturelles
- Environnement et développement durable
- Quartiers durables
- Vulnérabilité urbaine
- Qatar
- Turquie
- Projet d'architecture
- Canada (Québec)
Fatma Özdoğan est une architecte et chercheuse accomplie, avec un portfolio diversifié de projets au Qatar, en Azerbaïdjan et en Turquie, ainsi qu'une expérience de recherche en Turquie, au Canada, en Colombie et au Liban. Elle est titulaire d'une maîtrise de l'Université technique de Yıldız en Turquie, où ses recherches portaient sur l'intégration de la réduction des risques de catastrophes dans l'enseignement de l'architecture. Par la suite, elle a reçu la bourse Martin Wilkinson à l'Université Oxford Brookes au Royaume-Uni, où elle a étudié les effets de la migration causée par les conflits sur l'urbanisation en Turquie.
Actuellement, elle poursuit un doctorat à l'École d'architecture de l'Université de Montréal au Canada. Ses recherches explorent la relation entre les récits de catastrophes, la gestion des risques et les stratégies de reconstruction en Turquie. Elle mène également des recherches sur la gouvernance post-inondations au Canada. Ses domaines d'intérêt incluent la reconstruction durable, la résilience urbaine et le développement urbain fondé sur les risques. Par son approche interdisciplinaire, elle vise à combler le fossé entre les politiques et la pratique, en contribuant à des solutions innovantes pour le développement urbain résilient et la reconstruction durable dans les régions sujettes aux catastrophes.
En plus de ses recherches, elle enseigne des cours sur la mémoire des catastrophes, le développement urbain durable et les études sur les catastrophes à l'Université Bahçeşehir en Turquie.
PEARL, Daniel
Professeur titulaire
- Architecture
- Aspects sociologiques
- Design architectural
- Architecture publique
- Environnement et développement durable
- Processus d'innovation
- Projet d'architecture
- Design urbain et architecture urbaine
- Développement urbain et immobilier
Dans le cadre de ses projets de recherche, Daniel Pearl explore les questions liées au design interdisciplinaire tant dans ses aspects théoriques que pratiques. Ses études se situent dans une perspective interdisciplinaire, plutôt conventionnelle, plus particulièrement sur l’intersection des domaines de la science du bâtiment et du design architectural dans le but de cerner la façon dont ces deux disciplines se chevauchent et ce, de l’étape conceptuelle à celle de la construction. Cependant, comme une profonde compréhension est nécessaire, tant de l’empreinte écologique que des tenants et des aboutissants du développement urbanistique d’un quartier durable, l’interdisciplinarité doit s’étendre au-delà des domaines de l’ingénierie et de l’architecture.
Un autre volet de ses recherches préconise une ville mixte et compacte, efficace et diversifiée, en d’autres mots, une ville durable. Des communautés plus denses pourraient s’avérer l’une des plus ingénieuses inventions qui soit, particulièrement en raison du fait que les infrastructures vertes peuvent contribuer de manière appréciable à la longévité et à la survie de ces communautés. Par ailleurs, ses recherches interdisciplinaires avec l’ARUC (Alliances de recherche universités-communautés) portent sur la façon dont il est possible d’élaborer « des mégaprojets qui serviraient davantage les communautés et l’ensemble de la ville ». Elles explorent divers exemples de réhabilitation urbaine, tant à Montréal qu’ailleurs au pays et à l’étranger et les expressions architecturales de l’écologie et du développement durable, incluant le processus de conception intégré.
Ces recherches sont en relation directe avec sa pratique à l’OEUF, une agence d'architecture expérimentale qu'il a cofondée en 1992. Parallèlement à ces recherches, il travaille à la rédaction des résultats émanant du forum national interdisciplinaire « Verdir le diplôme ».
REINA ORTIZ, Miquel
Professeur adjoint
RICHARD, Roger-Bruno
Professeur titulaire
- Industrialisation et préfabrication du bâtiment
- Habitation
- Construction
- Projet d'architecture
- Architecture
- Processus d'innovation
- Approche systémique
- Techniques et matériaux
- Logement social
- Environnement et développement durable
- Amérique du Nord
- Asie
- Japon
- Chine
- Hong-Kong
- Afrique
- Moyen-Orient
Les activités de recherche & développement de Roger-Bruno Richard portent sur le recours aux stratégies et technologies de l’industrialisation afin de rendre l’architecture de qualité accessible au plus grand nombre et adaptable aux changements sans démolition.
Il est l’auteur de quatre systèmes constructifs de type « Noyau Porteur » et de plusieurs innovations techniques et fonctionnelles appliquées à des bâtiments solaires passifs et à des projets d’envergure en Asie, Afrique et Amérique du Nord. Sa classification des systèmes constructifs industrialisés est reconnue à l’échelle internationale et publiée par quatre volumes clefs dans le domaine.