Experts en : Vulnérabilité urbaine
COSSU, Mauro
Auxiliaire d'enseignement (étudiant/e), Doctorant
- Urbanisation et aménagement dans les pays en développement
- Environnement et développement durable
- Vulnérabilité urbaine
- Approche systémique
- Éthique en aménagement
- Amérique latine
- Brésil
- Europe
- Paysages culturels
- Aménagement du territoire
Projet de recherche doctoral
« La force des territoires faibles : Conceptualiser l’isolement territorial à travers le cas de l’île de Parintins au Brésil. »
L’isolement territorial est une condition où l’éloignement géographique peut se combiner, à des degrés divers, avec un accès limité aux infrastructures, aux services essentiels et à l’action concrète des institutions publiques. Ces déséquilibres affectent les territoires insulaires ou enclavés, freinant leur intégration dans les réseaux d’échange et les dynamiques de développement. Dans la recherche comme dans les politiques, l’isolement est souvent associé aux vulnérabilités qu’il est censé engendrer, appelant à des réponses centrées sur la construction d’infrastructures physiques (transport, communication, protection face aux aléas, etc.). En mettant l’accent sur les insuffisances matérielles, cette lecture tend à sous-estimer les formes d’organisation locale, les ressources immatérielles et les pratiques collectives déjà actives dans ces contextes.
En contraste avec cette approche dominant, ce travail examine le cas de Parintins, une ville de 102 000 habitants située sur une île fluviale au cœur de l’Amazonie brésilienne. Accessible uniquement par voie fluviale ou aérienne, Parintins dépend largement des flux extérieurs pour l’approvisionnement en biens et services, dans un contexte marqué par des contraintes environnementales persistantes. Pour faire face à ces défis, les habitants ont investi dans leurs traditions culturelles, à travers un dispositif central : le Festival Folclórico. Bien plus qu’une attraction touristique, cet événement majeur structure la vie sociale, politique et économique du territoire.
La recherche adopte une approche ethnographique, combinant plusieurs instruments mobilisés lors de deux séjours prolongés à Parintins entre 2021 et 2022. Ceux-ci ont permis de documenter la suspension du festival pendant la pandémie de Covid-19, les formes alternatives mises en œuvre durant cette phase, ainsi que la préparation et l’organisation de son retour en présentiel. Le corpus analysé comprend 28 entretiens semi-dirigés, des observations directes, plus de 130 documents (livres, rapports, articles, politiques, etc.), une cinquantaine de cartes et plusieurs dizaines de communications publiées sur les réseaux sociaux. L’analyse inclut également des représentations culturelles documentées dans une dizaine de vidéos, une cinquantaine de dessins et de plans, ainsi que des centaines de photos historiques et récentes.
Les résultats soulignent que le festival agit comme une infrastructure immatérielle, capable de maintenir des fonctions territoriales essentielles et de compenser partiellement l’absence ou l’insuffisance d’infrastructures physiques et institutionnelles. Plus encore, il incarne une idée puissante autour de laquelle les habitants (re)construisent leurs traditions et façonnent une vision partagée de leur histoire, leur identité et leur avenir. Ce cas invite à repenser l’isolement territorial non comme une limite à surmonter, mais comme une condition à partir de laquelle peuvent émerger des formes situées d’adaptation, d’innovation et de transformation positive.
LINKON, Shantanu Biswas
Auxiliaire d'enseignement (étudiant/e), Auxiliaire de recherche (étudiant), Doctorant
- Architecture publique
- Espaces publics
- Aspects sociologiques
- Changements climatiques
- Bangladesh
- Canada
- Environnement et développement durable
- Reconstruction à la suite de catastrophes naturelles
- Logement social
- Vulnérabilité urbaine
Réévaluer la valeur sociale de l'architecture dans le domaine public par l'inclusion et la justice spatiale
Pour la plupart des historiens des villes, jusqu'aux théories de la "cité-jardin" (1898), les modèles conventionnels ont été principalement axés sur l'équilibre entre l'embellissement et la fonctionnalité dans les zones urbaines. Les villes ont été pensées comme de grandes machines dans lequel chaque espace public était un rouage. Au milieu du 20e siècle, l’accent mis sur l'efficacité des transports à fait perdre aux espaces publics leur qualité et identité, comme leurs anciennes fonctions de lieux symboliques et relationnels. Depuis la dernière partie du 20th siècle, l'attention s'est portée sur la durabilité environnementale, ce qui a donné lieu à diverses innovations et paradoxes technologiques. L’architecture est devenue plus écologique, mais les professionnels ont surtout considéré les espaces publics comme des parties disjointes en ignorant la justice spatiale. En conséquence, les communautés les ont soit transformées, soit rejetées. Depuis l'introduction des Objectifs de développement durable des Nations Unies en 2015, la plupart des acteurs se concentrent sur la durabilité environnementale et économique au détriment de la durabilité sociale. Le principal système de valeurs en architecture reste orienté vers l'embellissement et les représentations formelles qui échappent encore aux notions d’équité et d'expérience vécue. Ces résistances compromettent la valeur sociale de l'architecture tout en freinant la durabilité globale. Alors que la valeur environnementale est généralement mesurée en carbone incorporé et opérationnel ou avec l'ajout de la biodiversité, il existe des méthodes telles que l'analyse coût-bénéfice et le calcul du prix actuel des bénéfices escomptés pour la valeur économique. Mais il n'existe toujours pas de mesures appropriées de la valeur sociale. Actuellement, les points de vue sur la valeur sociale divergent entre les trois grands pôles suivants : i) l'approche quantitative des professionnels ; ii) l'approche éthique des universitaires; iii) l'approche juridique des gouvernements. Dans toutes ces tensions, le point de vue des personnes, où l'accent est mis sur l'expérience et la participation, est mis à l'écart. Dans toutes ces tensions, la participation des gens ordinaires, qui ont le plus besoin de valeur sociale, est laissée à l'écart. En outre, certains paramètres des autorités et des universitaires ne tiennent pas compte des inégalités sociales, raciales et économiques dans l'environnement bâti. Donc, une définition et approche pour capturer la valeur sociale centrée sur l'inclusion et l'équité est nécessaire. Tant que cette valeur d’usage et symbolique pas exprimée dans un format utilisable par les décideurs et la commande publique, elle reste ignorée, laissant la valeur économique et environnementale comme seule monnaie dominante des transactions de l'environnement bâti.
En se concentrant sur ces zônes grises épistémologiques et ces préoccupations, la principale question de recherche pour cette thèse de doctorat devient : « Comment la notion de 'valeur sociale' peut-elle être redéfinie et appliquée correctement dans la transformation architecturale du domaine public vers plus d'inclusivité, de justice spatiale ? » . Les objectifs de recherche sont de trois ordres:
- Examiner l'évolution de la valeur sociale dans la conception et les systèmes de valeurs architecturaux.
- Analyser et comparer des édifices publics dans divers contextes urbains du Canada et du Bangladesh, pour les paramètres de conception, à partir d'une approche d'inclusion et de justice spatiale.
- Développer un « indice de valeur sociale » pour l'architecture inclusive sur la base des résultats.
Pour identifier les paramètres analytiques de la valeur sociale, des entretiens avec des personnes clés et une analyse comparative de configurations spatiales seront entrepris. Un protocole théorique propice à l'évaluation post-occupation sera utilisé par l'ajout des narrations ; des entretiens semi-structurés et des discussions de groupe ciblées ; et des photovoix en combinaison avec des techniques d'observation de l'environnement bâti, afin de recueillir des récits d'expériences vécues par le utilisateurs. Pour l'évaluation post-occupation, cette thèse s'éloignera de l'approche actuelle axée sur la performance et la normalisation des objectifs (Li et al., 2018) en misant sur une approche centrée sur l'expérience individuelle. Cette thèse contribuera à l'avancement de la définition et de la mesure de la valeur sociale en architecture.
LIZARRALDE, Gonzalo
Professeur titulaire
- Approche participative
- Architecture
- Design architectural
- Éthique en aménagement
- Gestion de projets
- Logement social
- Reconstruction à la suite de catastrophes naturelles
- Responsabilité sociale
- Urbanisation et aménagement dans les pays en développement
- Vulnérabilité urbaine
- Aménagement des aires protégées
- Design urbain et architecture urbaine
- Recherche-création
Gonzalo Lizarralde étudie les processus impliqués par les projets de construction, incluant :
- Le rôle et les caractéristiques de l’architecture dans la construction,
- La gestion de projets d'aménagement et la gestion de l’information,
- La maîtrise d’ouvrage et le design organisationnel,
- La reconstruction après les catastrophes naturelles.
Faisant partie d’un programme de recherche à long terme, son travail porte spécifiquement sur les conséquences des décisions stratégiques des donneurs d’ouvrage sur l’organisation et la gestion du processus de construction lui-même, en fonction des rôles des participants et de leurs relations.
OZDOGAN, Fatma
Doctorante
- Reconstruction à la suite de catastrophes naturelles
- Environnement et développement durable
- Quartiers durables
- Vulnérabilité urbaine
- Turquie
- Projet d'architecture
- Canada (Québec)
Fatma Özdoğan est une architecte et chercheuse accomplie. Elle possède un portefeuille varié de projets au Qatar, en Azerbaïdjan et en Turquie, ainsi qu’une expérience de recherche en Turquie, au Canada, en Colombie et au Liban. Elle détient une maîtrise de l’Université technique Yıldız en Turquie, où ses recherches portaient sur l’intégration de la réduction des risques de désastres dans l’enseignement de l’architecture.
Par la suite, elle a obtenu la bourse Martin Wilkinson à l’Université Oxford Brookes au Royaume-Uni, où elle a entrepris un second master en désastres et développement. Dans ce cadre, elle a étudié les effets de la migration liée aux conflits sur l’urbanisation en Turquie.
Actuellement, elle poursuit un doctorat à l’École d’architecture de l’Université de Montréal. Ses travaux portent sur les récits de désastres, la gestion des risques et les stratégies de reconstruction en Turquie, ainsi que sur la gouvernance post-inondation au Canada.
Ses intérêts de recherche incluent la reconstruction durable, la résilience urbaine et le développement urbain axé sur la gestion des risques. Grâce à son approche interdisciplinaire, elle cherche à rapprocher les politiques et leur mise en pratique. Son objectif est de proposer des solutions innovantes pour un développement urbain résilient et une reconstruction durable dans les régions exposées aux désastres.
En parallèle, elle enseigne à l’Université Bahçeşehir en Turquie. Elle y donne des cours sur la mémoire des désastres, le développement urbain durable et les études relatives aux désastres.