Chaires et unités de recherche
Chaire de recherche du Canada en architecture, concours et médiations de l'excellence — CRC
Le programme de recherche vise l’identification d’enjeux, de questions et de transformations marquantes de la discipline, comme de la profession, pouvant témoigner de nouvelles formes de réflexivité, de positions critiques significatives et de stratégies d’innovation considérées comme autant d’indicateurs des mouvances contemporaines en architecture. Un premier axe du programme développe des recherches sur les concours en analysant plus spécifiquement les pratiques du jugement qualitatif et du jugement collectif ainsi que les modalités de l’expérimentation et de l’innovation à l’œuvre dans ces situations particulières de la commande publique. De façon élargie, les concours en architecture sont comparés à ceux d’autres domaines de la conception en paysage, en urbanisme, et en design industriel. Un deuxième axe de recherche étudie parallèlement le rôle des raisonnements analogiques et des différentes formes de modélisation dans la conception architecturale, sans restreindre ces observations aux situations de concours. Au croisement de ces deux axes, conçus comme des apports directs aux axes du programme scientifique du Laboratoire d’étude de l’architecture potentielle (L.E.A.P), la chaire de recherche sur les concours et les pratiques contemporaines entend contribuer à la compréhension des modes de production et de transfert de connaissances en architecture.
Chaire Fayolle-Magil Construction
Programmation
Cette programmation de recherche vise à identifier, analyser et développer des approches exemplaires pertinentes en matière d’architecture durable au Canada et ailleurs. Elle reconnait que plusieurs travaux (et un grand nombre d’efforts) sont déjà consacrés à l’étude en profondeur des technologies constructives, de la performance du bâtiment, de la durabilité urbaine, des méthodes de conception, des pratiques collaboratives et participatives, des modes de réalisation, des outils de modélisation et de beaucoup d’autres aspects du domaine de la construction.
En revanche, peu de travaux pratiques et théoriques sont souvent réalisés sur les relations qui existent entre ces aspects de la pratique, et entre les concepts théoriques qui les expliquent. Ainsi, beaucoup plus de travaux sont consacrés à l’étude des aspects techniques de la pratique qu’à la compréhension, par exemple :
- Des interfaces entre l’échelle du bâtiment et l’échelle urbaine;
- Des relations entre divers types de technologies constructives (par exemple, entre la construction en bois et la maçonnerie);
- Des relations entre les outils de modélisation (type BIM) et les modes de réalisation du projet de construction;
- Des interdépendances entre la performance anticipée des bâtiments et les usages réels de ceux-ci.
De cette façon, malgré le fait qu’un consensus existe sur l’importance d’adopter une approche systémique aux études sur l’architecture, la construction et la durabilité, l’analyse de ces relations, ces interfaces et ces interdépendances reste souvent insuffisante.
En réponse à cette lacune théorique et pratique, la programmation de la Chaire vise à examiner les interfaces existantes entre les éléments des systèmes complexes dans le domaine de la construction. Cela inclut les relations entre les objets physiques (par exemple, les sous-systèmes constructifs ou les technologies constructives), les humains (les acteurs du projet, les usagers, les occupants, les donneurs d’ouvrage et autres parties prenantes) et les processus (tels que les méthodes de réalisation, les stratégies de maitrise d’ouvrage ainsi que, et les mécanismes de collaboration ou de participation).
Cadre théorique
Cette programmation se trouve à l’intersection des domaines de l’architecture, de la construction et de la durabilité. Elle s’intéresse aux relations entre les corpus des connaissances sur le projet d’architecture, sur l’art de construire et sur le paradigme de la durabilité. Sa valeur réside dans l’articulation de ces trois domaines de recherche et non pas dans l’approfondissement des connaissances dans l’un d’eux.
La programmation reconnait que les relations entre les éléments des systèmes complexes peuvent être analysées à travers trois lentilles : les performances du projet (faire mieux), les processus nécessaires pour créer le projet (bien faire) et l’éthique du projet (faire bien). Ainsi, les relations entre les éléments peuvent être considérées simultanément comme objets de réflexion sur la performance du produit final, sur les processus de réalisation de ce produit final et sur l’éthique de l’action. Ces lentilles permettront d’examiner les enjeux de responsabilité de l’acteur du projet envers la société, la nature et l’œuvre architecturale elle-même.
Cette approche transversale nous permettra de dépasser les approches dogmatiques à la durabilité (le « greenwashing » ou l’obsession sur la performance énergétique, par exemple) et elle nous permettra aussi de construire des liens entre divers corpus de connaissances ou plusieurs études détaillées réalisées par d’autres institutions de recherche. La programmation vise donc à « problématiser » davantage les résultats de recherche disponibles ainsi que leur mise en application dans des projets d’architecture et de construction.
Les études sur ces relations peuvent être groupées dans trois axes de contributions scientifiques et pratiques énoncés dans l’entente de création de la Chaire:
Laboratoire d’étude de l’architecture potentielle — LEAP
Fondé en 2001, le Laboratoire d'étude de l'architecture potentielle (L.E.A.P) se consacre aux relations entre les théories et les pratiques de l'architecture contemporaine. Le L.E.A.P considère l'architecture du point de vue du projet, du double point de vue des processus de conception et des médiations culturelles. Les chercheurs du L.E.A.P travaillent régulièrement avec le Centre Canadien d'Architecture et développent plusieurs collaborations internationales. Le L.E.A.P accueille des doctorants des programme de Ph.D. de la Faculté de l’aménagement ( Ph.D en architecture et Ph.D en aménagement) et forme des assistants de recherche en provenance de divers programmes de maîtrise (architecture, aménagement, urbanisme, histoire, bibliothéconomie, informatique). Le L.E.A.P reçoit des chercheurs invités en résidence scientifique (France, Suisse, Belgique, Corée du Sud, Liban, Tunisie, Brésil, Portugal, Italie, Allemagne, Chine).
Les travaux du Laboratoire visent à expliciter les phénomènes de réflexivité, de production et de transfert de connaissances à l'œuvre dans les projets d'architecture, de paysage et d’urbanisme conçus dans trois situations différentes :
1 - en situation professionnelle;
2 - en situation pédagogique;
3 - en situation de recherche création.
Le concours, dénominateur commun de ces trois sources de projets, est une formule qui nous apparaît porteuse d’un fort potentiel expérimental et l’une des rares permettant la participation du grand public à la production architecturale.
Dans le prolongement de son programme de recherche, le laboratoire d'étude de l'architecture potentielle a pour principales missions de:
- promouvoir les activités de recherche universitaire dans le champ de la recherche architecturale et plus particulièrement en ce qui a trait aux études portant sur le projet d'architecture considéré comme architecture potentielle;
- accueillir des étudiants au doctorat et à la maîtrise en vue de contribuer à leur formation scientifique;
- favoriser les collaborations scientifiques entre les chercheurs de l'école d'architecture de l'Université de Montréal, les chercheurs du Centre d'Étude du Centre Canadien d'Architecture et ceux de l'Institut de Recherche en Histoire de l'Architecture (I.R.H.A).
Chaire de recherche sur les concours et les pratiques contemporaines en architecture
Laboratoire en Architecture, Informatique et Robotique — LAIR
Orientations actuelles de la recherche (non exhaustif) :
Structures architecturales en feuilles minces.
Les matériaux en feuilles minces, et en particulier les feuilles métalliques minces, sont généralement considérés comme des matériaux de finition qui contrôlent l’esthétique et protègent les structures architecturales. Ce volet de la recherche vise à créer des peaux structurelles autoportantes qui n’utilisent que des tôles très fines à des fins structurelles et esthétiques (fermeture).
Méthodes géométriques pour la conception de structures.
Ce volet de recherche poursuit le travail entamé par le directeur du LAIR, Andrei Nejur, à la Weitzman School of Design de l’Université de Pennsylvanie. Le travail vise à étendre le paradigme actuel de recherche de formes structurelles à l’aide de méthodes graphiques et plus précisément de la statique graphique en 3 dimensions par le biais de systèmes polyédriques réciproques. La recherche est développée en collaboration avec le Polyhedral Structures Laboratory de l’université de Pennsylvanie.
Recherche de formes structurelles sensible à la fabrication.
Ce projet de recherche vise à étendre les méthodes actuelles de recherche de formes structurelles (comme la statique graphique 3d) avec des contraintes de fabrication et d’assemblage. L’idée est que l’exploration de l’espace de conception effectuée avec une intention architecturale et structurelle devrait pouvoir inclure une logique de fabrication et d’assemblage. La recherche vise à traduire les limitations induites par les processus physiques de production en contraintes numériques pour les processus de recherche de formes, assurant ainsi la production de formes architecturales et structurelles fabricables.
Méthodes de conception circulaire pour la fabrication de formes non standard.
Pour rendre l’architecture plus durable, l’intégration de principes d’économie circulaire comme la réutilisation des matériaux est primordiale. Ce projet de recherche étudie la réutilisation des matériaux pour les formes architecturales complexes et non standard. Comment les kits contraints de matériaux de construction récupérés peuvent-ils façonner les processus de recherche et d’optimisation de formes architecturales non standard ?
medialabAU
Constructions éphémères et projets sur l’espace public, les explorations spatiales et médiatiques du medialabAU se situent dans une tradition de conceptualisation de l’architecture liée à ses rapports à la ville et dans un travail du dessin et de l’image. Depuis les années 2000, le groupe d’architectes s’emparent d’un vaste kaléidoscope de moyens en arts numériques afin de chercher plus loin dans l’inconscient collectif des formes inédites d’architecture, déceler ses signaux et ses traces dans des lumières, sons, moments/évènements, mémoires. Les travaux du medialabAU présentés sous forme de vidéos et d’installations, cherchent à voir et à comprendre les mutations de la ville contemporaine en interrogeant la conception numérique et la figuration en architecture. Ils s’intéressent en particulier à la dimension culturelle et politique de l'espace public. Faisant du mouvement le premier niveau de la pensée du projet, medialabAU cherche à construire le sens de l'espace à l'aide d'outils considérés non conventionnels pour la discipline de l'architecture, essayant par-là d'élargir le territoire du projet et d'enrichir la palette de ses moyens.
Le laboratoire de recherche-création, fondé et dirigé par Irena Latek, réunit des architectes, artistes et chercheurs autour de projets réalisés en collaborations variables. Après Espaces mouvants Soft Public Spaces (SAT, Montréal 2003 ; Galeria RAS, Barcelone 2004) et Ubiquités publiques Desynchronized Public Spaces (SAT, Montréal 2006 ; Trienal de Arquitectura de Lisboa 2007) au sein desquels s’élabore le «collage mouvant» transformant la vidéo numérique en document multifonctionnel de la figuration architecturale, Trans-porteurs Ecotopia-Utopia (CEUdeM, Montréal 2009) explore le potentiel architectural de l’installation immersive et de l’interactivité. Il est le fruit d’une collaboration avec le laboratoire Vision3D dirigé par Sébastien Roy (DIRO, UdeM). Les travaux actuels de medialabAU explorent les espaces immersifs sous forme de vidéos/constructions réalisées sur écrans multiples et des surfaces complexes dont témoignent deux séries d’œuvres, Intervalles et Flux.
Œuvre Durable
Œuvre durable est une équipe de recherche interuniversitaire dédiée à l’étude et à l’analyse de la vulnérabilité, de la résilience et de la reconstruction durable.
Alertée par les perturbations majeures affectant nos milieux de vie (catastrophes naturelles et changement climatique / conflits sociopolitiques / menaces pesant sur les équilibres économiques en place), l’équipe Œuvre Durable propose une analyse des milieux de vie à la lumière des approches théoriques et empiriques liées aux concepts de la vulnérabilité et de la résilience.
L’Observatoire universitaire de la vulnérabilité, de la résilience et de la reconstruction durable (Œuvre Durable) poursuit trois objectifs principaux:
- Analyser la complexité des interactions entre les facteurs de vulnérabilité urbaine et leurs impacts sur les milieux de vie.
- Étudier les mécanismes de résilience adoptés et/ou élaborés par les communautés et identifier les conditions nécessaires à la mobilisation de telles stratégies.
- Déterminer les actions, existantes ou potentielles, à mettre en place pour réduire la vulnérabilité et accroître la résilience des populations.
En combinant les expertises et les méthodes de recherche propres à l’urbanisme, à l’architecture et à la géographie humaine, les contributions de l’équipe mettent en lumière les meilleures pratiques de réduction de la vulnérabilité et de la reconstruction des milieux de vie.
En particulier, notre équipe propose une approche originale qui intègre deux cadres théoriques complémentaires :
- La théorie de la vulnérabilité, qui nous indique que les perturbations affectant les milieux de vie, combinées à des conditions de fragilité sociale, économique et physique, causent souvent des effets dévastateurs sur le cadre bâti (catastrophes dites 'naturelles', déplacements de populations, crises de logements, conditions d'insalubrité, etc.).
- La théorie de la résilience, qui démontre quant à elle que les sociétés et les milieux de vie s'adaptent aussi à des conditions hostiles causées par des perturbations (soudaines ou prolongées) provenant de la nature, de l'ordre politique et du contexte économique.
Au travers d’un cadre conceptuel renouvelé et des études de cas réalisées au Québec, en Amérique Latine, en Asie du Sud-est et en Afrique, Œuvre Durable apporte un regard nouveau et multidisciplinaire sur la complexité des changements mettant à l’épreuve les milieux de vie du Nord et du Sud et sur les solutions innovantes qui permettent aux communautés d’y faire face.