Lucie Palombi, doctorante au Ph.D. individualisé en architecture soutiendra sa thèse intitulée :
De la textualité du projet professionnel en situation de concours en architecture: herméneutique et comparaison de textes liés à des projets lauréats de concours d’architecture au Québec entre 2010 et 2020.
Résumé :
Cette recherche porte sur des textes contemporains qui accompagnent des projets lauréats de concours d’architecture au Québec. Elle part d’un constat : l’architecture est une discipline du projet et du chantier, mais elle est aussi concernée depuis des siècles par l’écriture et la publication, ne serait-ce qu’aux prémices de la conscience disciplinaire à la Renaissance. Entre traités, manifestes, monographies, textes de présentation de projets, romans, voire autobiographies, nombreux sont les écrits de référence rédigés par des architectes qui jalonnent la profession depuis la plus haute Antiquité. C’est un fait : il existe désormais des prix qui célèbrent l’excellence des textes en architecture. Toutefois, le statut de l'écriture disciplinaire est ambivalent et reste à définir. Cette recherche pose l'hypothèse d'une textualité du projet professionnel en architecture. Comment la textualité en concours en architecture se définit-elle par rapport au projet, tout en se distinguant de la liberté propre à l’écriture littéraire ? L’objectif est de contribuer à une théorisation de l'écriture professionnelle en architecture. La méthode consiste à comparer et interpréter des textes qui accompagnent des projets lauréats de concours. Dix aspects d’une lecture herméneutique d’un texte en architecture sont proposés. Le corpus de la thèse se compose de quinze textes accompagnant des projets lauréats de concours, rédigés en français, de 2010 à 2020, par des architectes québécois inscrits à un ordre professionnel, et archivés sur la bibliothèque numérique du Catalogue des Concours Canadiens. La thèse recueille également des témoignages de professionnels de l’architecture sur leur pratique de l’écriture et le rôle de l’écrit dans la discipline. Elle établit des comparaisons entre les prix littéraires et les prix du livre en architecture, et montre que l’architecte en concours est davantage un écrivant qu’un écrivain. La contribution principale est une modélisation de la textualité en concours en architecture en quatre facettes disciplinaires (une didactique, une action, une méditation et une poétique) et la proposition d’un « indice tropique » du texte de concours. La principale conclusion de la thèse établit que la textualité architecturale en situation de concours n’est pas une écriture littéraire qui serait sa propre fin, mais une écriture utile et sans ambiguïté au service du projet. Sans généraliser cette conclusion à l’ensemble des productions écrites en architecture, le rapport au projet permet d’envisager un phénomène plus répandu qu’il n’y paraît.
Date : Lundi 15 janvier 2024
Heure : 13h30
Lieu : Salle 1150 - Faculté de l'aménagement
Membres du jury | Prénom Nom | Fonction | Affiliation | |
Jean-Pierre Chupin | Directeur | Faculté d'aménagement – École d'architecture | ||
Alice Covatta | Membre du jury | Faculté d'aménagement – École d'architecture | ||
Pierre Chabard | Examinateur externe | École nationale supérieure d'architecture de Paris-La Villette | ||
Izabel Fraga Do Amaral E Silva | Présidente | Faculté d'aménagement – École d'architecture | ||
Michel Max Raynaud | Représentant de la doyenne | Faculté d'aménagement |
Mots-clés : projet, textualité, architecture, écriture, concours, comparaison, herméneutique.