Experts en : Espaces publics
COVATTA, Alice
Professeure adjointe, Chercheuse
LATEK, Irena
Professeure titulaire
- Architecture
- Art public
- Arts médiatiques et multimédia
- Design urbain et architecture urbaine
- Espaces publics
- Figuration et représentation
- Histoire et théorie de l'architecture
- Installations
- Paysages urbains
- Projet d'architecture
- Recherche-création
Irena Latek dirige le laboratoire de recherche-création medialabAU depuis sa fondation en 2001. Les travaux du medialabAU, présentés sous forme de vidéos et d’installations, cherchent à voir et à comprendre les mutations de la ville contemporaine en interrogeant la conception numérique et la figuration en architecture. Ils s’intéressent en particulier à la dimension culturelle et politique de l’espace public. Faisant du mouvement le premier niveau de la pensée du projet, medialabAU cherche à construire le sens de l'espace à l'aide d'outils considérés non conventionnels pour la discipline de l'architecture, essayant par-là d'élargir le territoire du projet et d'enrichir la palette de ses moyens. Irena Latek est également membre fondateur du iACT (institut Arts Cultures et Technologies) créé en 2008 à l'Université de Montréal et a dirigé de 1997 à 2000 l'Institut de recherche en histoire de l'architecture (IRHA), organisme interdisciplinaire de l'Université de Montréal, l'Université McGill et du Centre Canadien d'Architecture.
LINKON, Shantanu Biswas
Aux. de recherche (étudiant/e), Doctorant
- Architecture publique
- Espaces publics
- Aspects sociologiques
- Changements climatiques
- Bangladesh
- Canada
- Environnement et développement durable
- Reconstruction à la suite de catastrophes naturelles
- Logement social
- Vulnérabilité urbaine
Réévaluer la valeur sociale de l'architecture dans le domaine public par l'inclusion, la justice environnementale et la justice spatiale
Pour la plupart des historiens des villes, jusqu'aux théories de la "cité-jardin" (1898), les modèles conventionnels ont été principalement axés sur l'équilibre entre l'embellissement et la fonctionnalité dans les zones urbaines. Les villes ont été pensées comme de grandes machines dans lequel chaque espace public était un rouage. Au milieu du 20e siècle, l’accent mis sur l'efficacité des transports à fait perdre aux espaces publics leur qualité et identité, comme leurs anciennes fonctions de lieux symboliques et relationnels. Depuis la dernière partie du 20th siècle, l'attention s'est portée sur la durabilité environnementale, ce qui a donné lieu à diverses innovations et paradoxes technologiques. L’architecture est devenue plus écologique, mais les professionnels ont surtout considéré les espaces publics comme des parties disjointes en ignorant la justice spatiale. En conséquence, les communautés les ont soit transformées, soit rejetées. Depuis l'introduction des Objectifs de développement durable des Nations Unies en 2015, la plupart des acteurs se concentrent sur la durabilité environnementale et économique au détriment de la durabilité sociale. Le principal système de valeurs en architecture reste orienté vers l'embellissement et les représentations formelles qui échappent encore aux notions d’équité et d'expérience vécue. Ces résistances compromettent la valeur sociale de l'architecture tout en freinant la durabilité globale. Cependant, depuis l'avènement du Social Value Act 2012 en Angleterre, la notion de valeur sociale a gagné du terrain, en particulier dans le secteur public. Il est largement admis que la valeur de conception de l'environnement bâti est la somme des valeurs environnementale, économique et sociale (Samuel & Hatleskog, 2020). Mais nous pouvons remettre cela en question au nom du principe aristotélicien disant «qu’un tout est plus grand que la somme de ses parties.» Alors que la valeur environnementale est généralement mesurée en carbone incorporé et opérationnel (parfois avec l'ajout de la biodiversité), il existe des méthodes telles que l'analyse coûts-avantages et le calcul du prix actuel des bénéfices escomptés pour évaluer la valeur économique. Mais il n'existe toujours pas de mesures appropriées de la valeur sociale. Bien que les architectes rechignent à considérer la valeur économique, ils créent une énorme quantité de valeur sociale qu'ils omettent souvent de reconnaître. Tant que cette valeur d’usage et symbolique pas exprimée dans un format utilisable par les décideurs et la commande publique, elle reste ignorée, laissant la valeur économique et environnementale comme seule monnaie dominante des transactions de l'environnement bâti. Se concentrer sur ces problématiques la principale question de recherche pour cette thèse de doctorat devient : « Comment la notion de 'valeur sociale' peut-elle être redéfinie et appliquée correctement dans la transformation architecturale du domaine public vers plus d'inclusivité, de justice environnementale et de justice spatiale? » Les objectifs de recherche sont de trois ordres:
- Examiner l'évolution de la valeur sociale dans la conception et les systèmes de valeurs architecturaux.
- Analyser et comparer des édifices publics dans divers contextes urbains du Canada et Bangladesh, en fonction de paramètres analytiques, dans une optique d'inclusion, de justice environnementale spatiale.
- Développer un « indice de valeur sociale » pour l'architecture inclusive sur la base des résultats.
Pour identifier les paramètres analytiques de la valeur sociale, des entretiens avec des personnes clés, des collectes d’expériences vécues et des analyses comparatives seront appliquées. Un protocole étendu d'évaluation post-occupation (POE) sera complété par l'ajout de narrations, d'entretiens ouverts et d'observations sur place pour recueillir des récits d'expériences vécues par les utilisateurs. Pour l'évaluation post-occupation, cette thèse s'éloignera de l'approche actuelle axée sur la performance et la normalisation des objectifs (Li et al., 2018) en misant sur une approche centrée sur l'expérience individuelle. Ce nouveau protocole donne la priorité à la collecte des expériences vécues plutôt qu'aux systèmes d'évaluation ou aux listes de contrôle des performances qui n'évaluent que les succès et les échecs. L'expérience vécue est la compréhension subjective et personnelle des espaces, des bâtiments et des activités qu'un individu a acquise par ses propres échanges directs. Une étude comparative interculturelle entre le Canada et le Bangladesh sera mise en œuvre en tenant compte des écarts culturels, économiques et sociaux fondamentaux entre ces deux pays du nord et du sud.