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L’archicritique, ou quand une bibliothèque virtuelle dystopique attaque de front le bilan de Trump : entrevue avec Jean-Pierre Chupin


Un architecte de New-York, dont le nom reste anonyme, a lancé avec ironie un faux projet architectural de la future bibliothèque présidentielle de Donald Trump. 

« On y retrouve un mur de la criminalité (dans l’atrium) ; une salle « Lie to America » et une autre consacrée aux gazouillis présidentiels ; une galerie des autocrates ; un jardin cimetière de la COVID-19. Il y a même une mise en abyme de l’architecture avec un hommage à « Trump, le bâtisseur », où se retrouvent des maquettes de ses tours, de ses hôtels et de ses casinos. Le nom et l’image du magnat de l’immobilier sont placardés partout sur et dans la bibliothèque virtuelle, comme il a l’habitude de signer en lettres hollywoodiennes ses immeubles ou ses avions. »

Spécialiste des concours, Jean-Pierre Chupin voit plutôt ce canular comme « un projet satirique et critique, plus du côté de la dystopie que de l’utopie. […] Cette déclinaison numérique se révèle « tristement réaliste », ajoute le fin connaisseur. « Le projet n’est pas très innovant du point de vue architectural, poursuit-il. Ce n’est pas laid, c’est juste banal. Comme si on ne pouvait pas être très inventif avec ce personnage. La proposition spatialise la bibliothèque dans une sorte de motel un peu glauque. Elle se concentre en fait autour de la personnalité du président et de l’inventaire des dossiers marquants de sa présidence. »

Jean-Pierre Chupin convient que l’architecture potentielle peut chercher à critiquer et nombreuses sont les satires produites par des étudiants des beaux-arts et des écoles d’architectures. Mais il ajoute, que « là, les satiristes ont peur de se dévoiler. On n’est pas loin de l’esprit des caricatures qui ont ébranlé l’Europe. C’est peut-être ce qui me trouble le plus. »

Tiré de l’article dans Le Devoir. Lire l’intégralité de l’article