En pleine pandémie du coronavirus, Architecture sans frontières Québec, en collaboration avec la Ville de Montréal, réaménageait de nouveaux espaces d’hébergement et des zones de travail dans deux YMCA du centre-ville pour l’unité de débordement de l’hôpital Royal-Victoria. C’est une action récurrente de l’organisme depuis le début de la pandémie. Architecture sans frontières Québec aide des organismes communautaires comme Cactus Montréal et Mission Old Brewery, ainsi que des petits commerces, à aménager des espaces sanitaires afin qu’ils poursuivent leur mission dans leur communauté de manière sécuritaire.
Un désir d’aider
Marilène Blain-Sabourin (architecture 2015), secrétaire du conseil d’administration, est engagée auprès d’Architecture sans frontières Québec depuis 2013 après s’être impliquée dans des projets architecturaux à l’international. Elle est revenue avec le désir d’aider. « Les programmes avec les communautés autochtones, ici au Québec, ont été les fondements de l’organisme, précise-t-elle. Depuis, nos liens avec les communautés autochtones se sont multipliés et notre offre s’est diversifiée à travers nos programmes autant à l’international qu’au Québec. » Celle qui intègre l’humanitaire et l’environnement à sa pratique professionnelle voit le rôle de l’architecte comme primordial dans la construction de la société; un lien entre le territoire, le paysage, les collectivités et les individus. Ce lien qui se doit d’être encore plus fort, surtout en période de crise. « On pense à l’architecture d’urgence avec des projets internationaux, avec des catastrophes, souligne-t-elle. Par contre, ici, on a des communautés vulnérables et des bénéficiaires qui sont durement touchés par la situation actuelle, d’où les programmes d’aide à l’itinérance et aux inondations. »
Faire preuve de résilience et d’agilité
Comme plusieurs autres organismes en ce moment, Architecture sans frontières Québec a dû s’adapter à une nouvelle réalité qui inclut le télétravail et les formations à distance. Avec la résilience acquise au fil des projets et une habileté à réagir rapidement aux crises, l’organisme se porte tout de même bien, mais a dû faire des choix stratégiques pour évaluer les priorités afin de se concentrer sur les urgences. Plusieurs organismes communautaires doivent s’adapter à une demande de soutien grandissante des communautés qu’ils desservent, mais n’y arrivent pas toujours. « Nous sommes sollicités énormément par des organisations pour les aider à conserver leurs actions dans la communauté, explique-t-elle. Je vois surtout une belle solidarité qui se développe et des gens qui font preuve d’humanité, en ces temps de crise. »
Des mots d’encouragement pour les diplômés au front
Marilène a vécu le passage du cyclone Enawo à Madagascar en 2017. Du jour au lendemain, elle s’est retrouvée au milieu de la savane, sans eau et sans électricité. Malgré tout, elle a décelé de la joie et de la résilience dans un village dévasté. « Chaque moment, chaque regard, devient une inspiration. J’ai perçu de la gratitude d’être vivant sur le visage des gens que j’ai côtoyés, se remémore-t-elle. Générosité, collaboration, une communauté forte; ça oblige à revoir notre propre relation au quotidien. » C’est par ailleurs cette expérience qu’elle qualifie de déstabilisante, mais enrichissante, qui lui inspire des mots d’encouragement pour les diplômés au front : « Chaque expérience vécue nous amène des apprentissages. Il faut avoir l’ouverture de les accueillir et les laisser nous transformer. Il y a la théorie qu’on lit dans les livres pendant les études universitaires, mais en réalité, rien ne peut vraiment nous préparer à ce qu’on vit en ce moment. Je crois vraiment que tous les intervenants au front ont la capacité de changer la société dans laquelle on évolue. Chaque geste de générosité est important. »
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